Le masting des chênes varie entre populations avec leur environnement climatique

Emilie Fleurot, doctorante du LBBE met en évidence les mécanismes fins liant floraison et fructification, avec les conditions environnementales annuelles rencontrées par les chênes.

Publié le

Chez de nombreuses plantes pérennes de régions tempérées, la production de graines est très variable entre les années et synchronisée à l'échelle populationnelle. Si cette production est parfois massive, plusieurs années de disette peuvent également s’enchaîner. Pour comprendre les mécanismes sous-jacents à ce phénomène (masting), un suivi de 150 chênes sessiles situés dans 15 forêts françaises a été initié en 2012 pour quantifier l'effort annuel de floraison et de fructification de chaque arbre. En croisant ces données avec les conditions météorologiques printanières sur ces différents sites, Fleurot et al. montrent que les mécanismes à l’œuvre sont très différents entre les populations suivies: sous un climat doux, les dynamiques de floraison impactent fortement celles des fructifications, le niveau de synchronisation des floraison entre les arbres détermine alors l'intensité du masting. Dans les forêts établies sous des climats plus rudes, le masting est marqué par les conditions météorologiques souvent défavorables à la pollinisation printanière. Comprendre le masting dans sa diversité permettra de modéliser son devenir dans le contexte du changement climatique, et inférer celui des écosystèmes forestiers associés.