Du
Shedule
Place amphithéâtre 1 du bâtiment Déambulatoire
THÈSE
Soutenance de thèse d'Amandine Herrada
Composition du jury :
Josefa Bleu (MCU - Université de Strasbourg - IPHC) – Rapportrice
Rafael Mateo (PR - CSIC - IDAEA) – Rapporteur
Olivier Chastel (DR - CNRS - CEBC) – Examinateur
Emmanuel Desouhant (PU - Université Lyon 1 - LBBE) – Examinateur
Jean-Michel Gaillard (DR - CNRS - LBBE) – Directeur de thèse
Pauline Vuarin (MCU - Université Lyon 1 - LBBE) – Co-directrice de thèse
Renaud Scheifler (PU - UMLP - Chrono-Environnement) – Invité
Clémentine Fritsch (CR - CNRS - Chrono-Environnement) – Invitée
Résumé de la thèse :
L'augmentation des activités anthropiques entraîne une forte pollution environnementale qui menace la santé des populations humaines, animales et des écosystèmes. Les études sur l’homme et modèles de laboratoire se focalisent principalement sur les effets de l’exposition aux contaminants en conditions contrôlées. Or, en contexte écologique, l’exposition à de multiples contaminants et la chronicité de cette exposition sont des facteurs pouvant jouer sur la toxicité, même à de faibles doses de contaminants. L’impact de ces contaminants sur la santé et la survie de la faune sauvage demeure pourtant mal décrit.
Grâce au suivi longitudinal de deux populations vivant dans des contextes écologiques contrastés, cette thèse vise donc à mieux comprendre l’impact d’une exposition prolongée à de faibles doses de métaux toxiques sur la physiologie et la survie d’un mammifère longévif, le chevreuil européen (Capreolus capreolus).
La thèse s’organise en trois chapitres complémentaires. Le premier vise à établir les profils d’exposition en métaux chez le chevreuil, et de définir pour la première fois les valeurs de référence de ces éléments chez un ongulé sauvage. Les résultats révèlent une forte variabilité interpopulationnelle mais globalement une faible exposition des populations étudiées, comparées à d’autres populations d’ongulés sauvages. S’appuyant sur ces données, le second chapitre traite des conséquences physiologiques de cette exposition sur le statut redox des individus (i.e. la balance entre la production d’espèces réactives de l’oxygène et les capacités antioxydantes de l’organisme). Les résultats montrent qu’une augmentation des concentrations en métaux toxiques est associée à une augmentation des dommages oxydatifs et une perturbation des défenses antioxydantes. Ces effets sont partiellement modulés par les conditions météorologiques, mais peu influencés par les concentrations en métaux essentiels tels que le fer ou le magnésium. Enfin, le troisième chapitre étudie l’impact démographique de l’exposition aux métaux toxiques en modélisant la survie annuelle à partie des données de capture-marquage-recapture. Il révèle un effet négatif de cette exposition sur les probabilités de survie, plus marqué chez les individus les plus jeunes et les plus âgés dans l’une des deux populations.
En combinant des marqueurs physiologiques et des données de survie à long terme, cette thèse met en évidence un lien potentiel entre perturbations physiologiques et conséquences démographiques chez un mammifère longévif. Elle contribue ainsi à une meilleure compréhension des effets d’une exposition à de faibles doses de contaminants en milieu naturel, et souligne les risques qu’une telle exposition fait peser sur la santé de la faune sauvage, voire de la santé humaine. Ces résultats plaident ainsi pour une prise en compte des effets des contaminants à faibles doses dans les stratégies de conservation, en s’appuyant notamment sur des approches écophysiologiques.